Harith Al-Dabbagh, Le droit comparé, outil de dialogue entre monde musulman et monde occidental, dans Frédérique Ferrand et Olivier Moréteau (dir.), L’institut de droit comparé Édouard Lambert dans le siècle, Actes du colloque du centenaire de l’Institut de droit comparé de Lyon, Paris, Société de législation comparée, 2022, p. 103-144.
Résumé:
L’idée de dialogue n’est point étrangère au droit comparé. En étudiant et en confrontant les différentes traditions juridiques du monde, le comparatiste établit un dialogue entre elles. Il va sans dire que ce dialogue est facilité lorsqu’il existe une communauté linguistique ou culturelle entre les droits étudiés. Mais quid du cas de la comparaison impliquant des cultures juridiques aussi éloignées que celles relevant du monde musulman et du monde occidental ? Tirant parti des fonctions cognitive et normative souvent attribuées à la discipline, l’auteur envisage la contribution du droit comparé au dialogue entre les cultures juridiques musulmanes et occidentales. Il aborde ainsi la rencontre entre ces dernières sur un plan purement scientifique dans la recherche et l’enseignement en droit, mais aussi sur un plan normatif dans l’activité législative et l’élaboration des règles de droit. La recherche a démontré combien l’argument qui tient à l’exclusivisme du droit musulman, à son imperméabilité, et à son incapacité de dialoguer avec les autres cultures juridiques est erroné. La rencontre de l’Orient et de l’Occident a provoqué de mutuelles fécondations, parfois des renaissances. La comparaison a été et demeure un puissant outil participant d’une meilleure compréhension entre les nations et les peuples.