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Sandra Abitan, LL.B. 1989

Associée directrice du bureau de Montréal chez Osler

Sandra entra à la Faculté de droit de l’UdeM en 1986. À l’époque, elle ne connaissait pas l’œuvre de ses prédécesseurs, Samuel Jacobs en 1891 ou Peter Bercovitch en 1904, qui furent les premiers à ouvrir la voie aux étudiants juifs désireux d’étudier le droit à Montréal.

Elle aime croire que sa fille, qui est aussi diplômée de la Faculté de droit de l’UdeM, ne suit pas seulement ses traces, mais celles qu’ils ont tous laissées depuis plus d’un siècle maintenant.

Sandra vient d’une famille de comptables : c’était notamment le cas de ses deux parents, de sa sœur, de son beau-frère, etc. Or, cela ne l’intéressait pas du tout! De sa famille élargie, elle est en fait la première avocate (sa fille étant la deuxième!). Ses parents lui disaient, alors qu’elle était toute jeune, qu’elle deviendrait avocate parce qu’elle se portait naturellement à la défense des autres et posait des questions constamment : pourquoi ceci, pourquoi cela, etc.

Originaire du Maroc, la famille de Sandra immigra au Québec alors qu’elle était très jeune. Elle est fière de ses racines, mais aussi de ce qu’elle a pu bâtir avec le soutien de ses parents et de nombreuses personnes qui eurent une influence sur son parcours professionnel.

Outre le fait qu’elle occupe un poste stratégique chez Osler ainsi que dans le secteur de l’insolvabilité et de la restructuration, elle est mère de trois enfants et s’implique activement dans leurs vies. Elle tente de répondre aux exigences de sa famille et de sa profession, et la conciliation et l’intégration de ces deux sphères qui lui sont très importantes posent un défi qu’elle prend plaisir à relever, surtout dans une profession où les exigences de temps et la pression des clients ont un impact réel sur le nombre de femmes qui souhaitent demeurer dans la profession et accéder au partenariat.

Elle aime également beaucoup s’impliquer dans le mentorat des jeunes avocats et avocates. Elle considère qu’il n’y a rien de plus important que de former la relève et qu’il faut s’investir pour que les jeunes réussissent.

À la suite de ses études en droit, Sandra fut admise au Barreau du Québec en 1990. Elle célébra ses 30 ans de pratique en 2020! Elle se joignit au cabinet Mendelsohn à titre de stagiaire et eut le plaisir de travailler étroitement avec Max Mendelsohn. Ce dernier devint en quelque sorte son mentor et lui prodigua de nombreux conseils qui lui servent encore aujourd’hui et qui, elle en est convaincue, contribuèrent à une partie de ses succès dans sa vie professionnelle. Par la suite, elle fit le saut avec Osler en 2002 alors que le bureau de Montréal en était à ses débuts au Québec. En effet, le bureau de Montréal d’Osler ouvrit ses portes en avril 2001 et célèbre ses 20 ans cette année. Ce fut un défi très important pour elle à l’époque de quitter un cabinet où elle avait évolué et connu beaucoup de succès, mais elle ne regrette pas du tout le changement. Elle soutient que chaque étape contribue à nous faire grandir.

Durant sa carrière chez Osler, Sandra occupa divers postes dans des comités importants du cabinet, puis en juin 2017 fut nommée directrice du bureau de Montréal. Par la suite, elle eut l’honneur de remporter le prix de leadership de l’Association des femmes en finance du Québec en 2018. En ce qui a trait à sa pratique, elle fut reconnue par ses pairs à travers diverses publications du milieu légal et financier, dans son domaine d’expertise. En 2016, elle fut désignée « femme de pouvoir » par la Fédération CJA (Montréal) et en 2019, « avocate de l’année » par Best Lawyers in Canada. Plus récemment, elle eut l’honneur d’être reconnue par le Lawdragon 2020 comme faisant partie des 500 meilleurs avocats œuvrant dans le secteur de l’insolvabilité et de la restructuration par l’édition annuelle.

Elle eut aussi le plaisir de présider le conseil de l’Association de redressement d’entreprises – chapitre de Montréal, et elle siège au conseil d’administration de l’Institut d’insolvabilité du Canada, tout en étant membre de plusieurs autres organisations reconnues dans son domaine d’expertise.

L’une de ses plus grandes aspirations : aider à faire avancer les femmes et les avocats issus de groupes ethnoculturels dans le métier. Quand elle réussit à influencer le cheminement de jeunes professionnels positivement, elle se dit qu’elle accomplit ce qu’elle a voulu faire. En effet, Sandra porte une attention particulière aux jeunes femmes qui travaillent au cabinet. Elle les rencontre régulièrement individuellement et en petits groupes, selon les occasions, afin de comprendre les défis auxquels elles font face et ainsi mieux les guider. Elle s’assure que les jeunes avocates disposent de tous les outils dont elles ont besoin afin que leur carrière prenne l’essor qu’elles souhaitent. De plus, en vue de développer le leadership des avocates du cabinet, elle les invite régulièrement à un dîner privé pour entendre leurs observations et les aider dans leur parcours professionnel. Ces rencontres de groupes suscitent souvent des réflexions positives et constructives pour toutes les personnes présentes alors que les rencontres individuelles peuvent servir à résoudre des situations qui sont propres à chacune.

Sandra agit également à titre de représentante d’Osler depuis le début du projet Justicia, parrainé par le Barreau du Québec, en 2011. En participant activement à maintes rencontres avec la vingtaine d’autres représentants de cabinets d’avocats de la région et du Barreau du Québec, elle collabore à l’élaboration de guides et de politiques à l’intention des gestionnaires de cabinets et des avocates elles-mêmes, afin de favoriser leur développement professionnel.

Elle représente aussi le cabinet Osler dans le projet Panorama du Barreau du Québec, un plan d’action visant le recrutement, la rétention et l’avancement des avocats issus de groupes ethnoculturels. Le projet est essentiel puisqu’il vise une plus grande diversité ethnoculturelle et une véritable inclusion dans la profession. Dans ce contexte, cabinets et contentieux sont invités à signer un engagement pour s’impliquer dans le processus.

Elle est très active au sein de la communauté juive et plus particulièrement de la Fédération CJA qui, en novembre 2016, la reconnut comme une femme de tête. Cet organisme donne aux jeunes professionnels la chance de rencontrer des femmes de tête accomplies et de réseauter.

De plus, elle favorise beaucoup le travail communautaire et encourage chaque année les avocats du cabinet à participer à la journée communautaire qu’Osler organise depuis maintenant des années, où plus de quatre-vingts personnes, avocats, avocates et membres du personnel administratif, travaillent pendant une journée complète à aider trois organismes de la région de Montréal.

Sandra souligne que certains dossiers en particulier ont évidemment posé tout un défi dans sa vie professionnelle. Cela dit, elle mentionne que c’est le fait de cumuler les fonctions de gestion du cabinet de Montréal, à titre d’associée directrice, et une pratique à plein temps qui est son plus grand défi de carrière. En faisant cela, elle devient nécessairement une bonne gestionnaire du temps! En effet, sa pratique en insolvabilité et restructuration implique par ailleurs de très souvent travailler dans des dossiers de crise, en faisant de très longues heures jour après jour pour assister une compagnie en détresse ou encore un créancier garanti. Cela dit, le fait de continuer à pratiquer à temps plein est à son avis le bon modèle : cela facilite la transition une fois les fonctions de gestion terminées, et ce, sans besoin de devoir rebâtir sa clientèle et son réseau. Son rôle implique aussi de savoir cumuler tout cela et son rôle de mère de trois enfants, et de coordonner leurs vies, la sienne ainsi que sa vie de couple en même temps! Elle ne croit pas qu’il y ait une recette miracle et uniforme : il faut savoir prendre les choses une journée à la fois, établir ses priorités et, le lendemain, tout simplement recommencer!

Finalement, elle souhaite communiquer aux étudiantes et étudiants issus de la diversité que pour réussir, il faut toujours garder l’esprit ouvert, ne pas avoir peur de l’échec non plus que de prendre sa place. Elle souligne que les femmes ont généralement ce souci de toujours savoir de quoi elles parlent avant de s’avancer dans une négociation, d’être à l’abri des reproches, etc. Les hommes, eux, foncent souvent plus rapidement, ils n’ont pas peur. Elle croit que le message à communiquer aux femmes est de ne pas avoir peur et d’oser. Il n’y a rien que les femmes ne peuvent pas faire. Elles se démarquent notamment dans l’art d’être diplomate, de connaître les règles du jeu et de convaincre… toutes des qualités requises en droit! Sandra est une « championne des femmes » et du pouvoir des femmes, oui, mais aussi – et surtout – de la méritocratie. Les femmes veulent avoir une place non parce qu’elles sont femmes, mais parce qu’elles sont compétentes.

Selon elle, il faut se rappeler qu’on y arrive rarement seule : son meilleur conseil a toujours été de bien s’entourer et d’obtenir l’appui de bons mentors, mais surtout de sponsors... des femmes, bien sûr, mais aussi des hommes. De son côté, deux hommes ont eu un impact très important dans sa vie professionnelle. Ce sont des hommes exceptionnels. Leur présence et leurs encouragements lui ont permis au fil des ans de cumuler les défis et de cheminer dans un environnement où très peu de femmes avaient ouvert la voie.


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