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Karine Millaire: travailler pour la réconciliation

Reconnaître et corriger les injustices, comprendre et améliorer les systèmes juridiques dans lesquels on vit: tel est l'objectif de la nouvelle professeure de la Faculté de droit Karine Millaire.

Membre de la nation wendate de Wendake, Karine Millaire a grandi à Québec. Première de sa famille sur les bancs universitaires, elle a toujours cherché à reconnaître et à corriger les injustices, et à comprendre les systèmes juridiques dans lesquels on vit pour les améliorer. « Très jeune, j’étais sensible aux questions de justice sociale et à l’importance de l’égalité des chances. J’observais les injustices et je tentais d’agir », se remémore Mme Millaire, qui s’est d’ailleurs spécialisée en droits et libertés de la personne plus largement. 

« C’est un long parcours et l’obtention de ce poste me remplit de fierté», confie la nouvelle professeure de droit constitutionnel et systèmes juridiques autochtones de la Faculté de droit de l’Université de Montréal, qui a terminé son doctorat à l’Université d’Ottawa durant la pandémie, en 2020.

D’avocate à chercheuse

Après son baccalauréat en droit à l’Université Laval, Karine Millaire a d’abord travaillé au bureau des plaideurs du ministère de la Justice du Québec. «Ça m’a permis de toucher à toutes sortes de questions en matière de droit public, mais dans la perspective de l’État», raconte-t-elle. Puis, après cinq ans, elle décide de se diriger vers une carrière universitaire. «Les deux vont ensemble; j’aime le contact avec le terrain, mais je voulais prendre une distance avec l’État. Quand on est chercheur, on peut porter un regard critique sur l’État et sur les autres intervenants», poursuit-elle.

Elle entame donc une maîtrise en droits fondamentaux et collectifs et un doctorat sur la question du consentement libre et éclairé et de l’autonomie. Durant ses études doctorales, elle enseigne à la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal et à la Faculté de droit, section de droit civil, de l’Université d’Ottawa. Elle terminera un postdoctorat à l’Université Queen’s en 2021.

Le droit comme outil de réconciliation

L’embauche de Karine Millaire est aussi liée à la mise sur pied d’une formation obligatoire pour tous les étudiants et étudiantes du baccalauréat en droit de l’UdeM et s’inscrit dans la réalisation du plan d’action institutionnel Place aux Premiers Peuples, qui sensibilise les responsables des programmes à l’importance d’intégrer divers éléments relatifs aux réalités autochtones. Le cours de la professeure, conçu en collaboration avec une équipe de la faculté, introduira aux systèmes juridiques autochtones et appelle à penser différemment les fondements du droit. «C’est dans un objectif de décolonisation de l’enseignement parce qu’on enseigne depuis longtemps les fondements du système juridique du point de vue de l’État colonisateur», explique Mme Millaire, qui avait déjà commencé dans ses charges de cours à revoir la façon dont elle enseignait le droit constitutionnel. «On doit raconter l’histoire autrement et faire de la place à d’autres façons d’envisager ce que sont nos structures normatives et nos règles», ajoute-t-elle.

Ce cours, qui sera offert pour la première fois l’hiver prochain, est une réponse directe à l’appel à l’action no 28 du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui demandait aux facultés de droit du pays «d’exiger que tous leurs étudiants suivent un cours sur les peuples autochtones et le droit». Le cours crédité permettra d’acquérir des compétences interculturelles et amènera les étudiantes et les étudiants sur le terrain, à la rencontre des personnes détentrices des savoirs des communautés. «Les facultés de droit ont un rôle clé à jouer dans la réconciliation: ça commence par l’éducation aux traditions juridiques et de gouvernance autochtones, pour que les futurs et futures juristes puissent agir de manière positive et informée», conclut Karine Millaire.

 

SOURCE: Catherine Couturier pour UdeMNouvelles