Q. : Quel est l’objectif du cours de droit constitutionnel comparé que vous donnez avec le professeur Jean Leclair?
R. : J'ai un double objectif : (1) exposer les étudiantes et étudiants à la manière dont le droit constitutionnel de leur pays est contingent, c’est-à-dire marqué par une histoire spécifique, par des institutions juridiques et politiques particulières, ainsi que par la nature des valeurs partagées par les citoyens de leur pays ; et (2) permettre aux étudiants d’être confrontés à des points de vue et des perspectives « étrangers » aux leurs.
Q. : Pourquoi chercher la collaboration d’un collègue canadien?
R. : J'ai donné ce cours pendant de nombreuses années à l’Université de la Colombie-Britannique sans coenseignant canadien. J'ai sollicité le professeur Leclair en raison de sa compétence particulière en histoire du droit, en droit constitutionnel et en droit relatif aux autochtones, et parce qu'une perspective québécoise intéresse particulièrement les Américains. De Laurier à Leclair, les Québécois ont historiquement été plus axés sur le respect de certaines valeurs constitutionnelles jugées fondamentales, ce qui contraste avec l’approche plus pragmatique prévalant aux États-Unis.
Q. : Quels sont les avantages que vous pouvez tirer, comme universitaire, d’une telle expérience? Et qu’en tirent vos étudiantes et étudiants?
R. : Ma recherche bénéficie d'un échange d'idées avec le professeur Leclair, et j'espère revenir à Montréal pour favoriser les échanges avec ses brillants collègues. Mes élèves peuvent apprécier d'autres perspectives, et aussi envisager les controverses constitutionnelles dans une perspective qui leur est peu familière. Par exemple, la question des « droits des États (States) », ce qu’on appelle au Canada les « compétences des provinces », ou encore celle des droits linguistiques des minorités, ne sont pas des questions qui soulèvent les passions chez les Américains.