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Nouvelle publication, Michel Morin

"Indigenous Peoples, Political Economists and the Tragedy of the Commons", (2018) 19-2 Theoretical Inquiries in Law 559-586 

 

Dans “The Tragedy of the Commons,” Garrett Hardin passe implicitement des biens communs comportant des limites, tels un pâturage ou le territoire d’une tribu, aux biens communs sans limites, tels l’océan, l’atmosphère et la planète Terre. Il insiste sur la nécessité de restreindre l’utilisation de ces ressources, estompant par le fait même les différences entre la propriété communale et les régimes de libre-accès. Le succès de son article est dû en grande partie au fait qu’il a négligé la littérature économique, scientifique, juridique et anthropologique de son époque. Durant toute sa vie active, sa principale préoccupation est l’augmentation de la population. Il aurait pu éviter la confusion conceptuelle qu’il a créée en consultant des économistes bien connus tels que John Locke et Adam Smith, ou même des juristes, tels que Blackstone. Au lieu de cela, il considère les territoires autochtones comme de simples régions sauvages dépourvues de limites et qui sont placées à la disposition des pionniers. Même s’il reconnaîtra par la suite qu’il existe des régimes de gestion des biens communs, il s’intéresse fort peu aux règles communautaires concernant l’exploitation des ressources. Pour lui, il s’agit simplement de normes morales qui deviennent inévitablement inefficaces après que la communauté a atteint un certain niveau de population. D’autre part, il reproche aux économistes de pas tenir compte dans leurs analyses du véritable coût environnemental et social des décisions collectives. Malgré tout, l’exemple célèbre des autochtones du Nord-Est québécois illustre une faiblesse de son analyse : les membres d’une communauté n’agissent pas de manière totalement isolée. Bien au contraire, les normes communautaires peuvent prévenir la surexploitation des ressources ou permettre l’adoption de mesures correctives.