Kateri Cree, LL.B. 2014
Avocate
Kateri Cree est une Mohawk de Kanesatake. À l’âge de quatorze ans, elle s’éloigna de sa famille afin de poursuivre une formation en danse classique à l’école du Royal Ballet de Winnipeg, ce qui lui permit de se joindre à la compagnie en tant que ballerine professionnelle. À la suite d’une blessure, elle s’orienta vers des études universitaires et obtint un baccalauréat en psychologie avec mineure en anthropologie.
Ces études lui permirent de travailler en santé mentale, tant au niveau de la recherche scientifique qu’en milieu clinique. Elle souhaitait accéder à des postes plus intéressants sur le marché du travail en poursuivant des études supérieures en psychologie ou dans des domaines connexes, mais aucun de ces programmes ne permettait d’entreprendre des études à temps partiel, ce qu’elle estimait nécessaire en tant que nouvelle maman de jeunes enfants. Elle réfléchit donc à d’autres options de programmes offerts à temps partiel, dont le notariat, qui lui semblait requérir des qualités qu’elle reconnaissait en elle, tel le souci du détail.
Elle tenta sa chance en suivant un cours d’introduction au droit à la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal, ce qui piqua suffisamment sa curiosité pour qu’elle décide d’obtenir un certificat en droit. À son grand bonheur, elle fut admise en deuxième année à la Faculté de droit de l’UdeM où elle se découvrit des intérêts marqués pour plusieurs domaines, dont les droits des autochtones, et ce, particulièrement après avoir suivi un cours traitant de ce sujet auprès du Pr Jean Leclair. Elle garde d’ailleurs un excellent souvenir de tous ses enseignants à l’UdeM, qui lui ont fait découvrir une passion pour le droit et la justice sociale.
C’est par chance qu’elle obtint un stage chez Hutchins Legal Inc., un cabinet boutique de Montréal spécialisé en droit des autochtones, et qu’elle entreprit ainsi sa carrière en tant qu’avocate dans un domaine où elle pourrait œuvrer auprès des membres de sa communauté et des peuples autochtones en général. Cette expérience lui permit par la suite de se joindre à Cain Lamarre, un cabinet multidisciplinaire, au sein de son équipe de droits des autochtones.
Son parcours de vie professionnelle est donc peu traditionnel, mais en rétrospective, elle constate que toutes ses expériences passées ont contribué de façons diverses à la mener où elle se trouve aujourd’hui. Elle n’aurait jamais cru, alors qu’elle s’évertuait à réussir ses trente-deux « fouettés » à l’âge de vingt ans, à Winnipeg, et que sa communauté tentait de se remettre de la crise d’Oka, qu’un jour elle écrirait un mémoire à la Cour suprême du Canada au sujet de l’obligation fiduciaire de la Couronne à l’égard des peuples autochtones.
La vie ne cesse de surprendre Kateri Cree et elle croit qu’il faut accueillir chaque événement soit comme une occasion à saisir, soit comme une leçon à chérir, et ce, malgré tous les défis que cela peut comporter. À ses futurs confrères et consœurs issus de toutes les formes de la diversité, elle souhaite de persévérer, de forger un chemin qui est le leur, souvent imprévisible, et d’oser s’ajuster, voire même de changer leur destinée lorsqu’un nouveau vent les portera.