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Laurie Gauthier, LL. M. 2021

Maîtrise en droit fiscal et présidente de Belov

Laurie Gauthier (droit fiscal 2021) est présidente et cofondatrice de Belov, une entreprise d’aliments sains pour bébés. Celle qui ne craint pas les aléas de l’entrepreneuriat y a sauté à pieds joints voilà 3 ans et nous raconte des tranches de son parcours fort inspirant.

L’entretien commence par une petite interruption : un courriel urgent qui vient d’arriver pour une livraison d’avoine, un ingrédient essentiel pour une des recettes qui doit entrer en production quelques jours plus tard. Laurie Gauthier s’excuse, répond, puis reprend le cours de l’entrevue. Sa vie est comme ça, différents projets s’y entremêlent depuis 2021, année de la création de Belov.

« On a lancé les produits et, 2 mois plus tard, j’accouchais », se souvient-elle. Depuis, elle jongle entre Belov, son mari et sa fille de 16 mois. L’avoine qui sera enfin livrée servira à la fabrication de 4 recettes de céréales, et l’entreprise ajoutera bientôt à son offre des collations soufflées.

Sauter dans le vide

Laurie Gauthier a créé Belov avec Stéphanie Rochon, sa meilleure amie depuis 10 ans. C’est la naissance de la fille de cette dernière, Flavie, qui a inspiré les 2 femmes à lancer leur compagnie.

« Flavie, c’est notre petit trésor, souligne-t-elle, enjouée. Notre désir, c’était de faire des repas équilibrés, d’utiliser les principes de l’Organisation mondiale de la santé et de développer des produits que les parents peuvent donner à leurs enfants sans culpabilité. »

Après avoir gagné plusieurs concours consacrés à l’entrepreneuriat, comme le défi OSEntreprendre au Québec, les 2 associées ont participé à Dans l’œil du dragon, à Radio-Canada. « Cette émission a été une vitrine et un tremplin exceptionnels, note-t-elle. Je m’y suis fait des contacts pour la vie. »

Belov a maintenant le vent dans les voiles. Les aliments sont vendus dans de grandes enseignes au Québec et, d’ici 24 mois, les 2 associées espèrent atteindre 5 M$ en chiffre d’affaires et proposer leurs articles sur les étalages en dehors de la province. Les partenaires viennent aussi d’acquérir La Mère Poule, une marque emblématique de produits pour bébés au Québec.

« C’est la plus belle des choses d’être à 2 dans une aventure comme ça, mentionne-t-elle. Ça permet d’avoir quelqu’un sur qui compter et de partager nos défaites et nos victoires. »

Développer sa signature

Avant d’arriver à cette réussite entrepreneuriale, la Lavalloise a obtenu un baccalauréat en finance de HEC Montréal en 2017, puis une maîtrise en droit fiscal, sous l’égide de la Faculté de droit de l’Université de Montréal.

« Mes 2 formations universitaires sont des outils puissants et performants qui me servent au quotidien, affirme-t-elle avec conviction. Les apprentissages que j’y ai faits m’ont sécurisée dans mon parcours d’entrepreneure et donné de la crédibilité dans le milieu. »

Adorant les chiffres, elle s’est lancée en finance sans trop hésiter, sachant que le programme allait convenir à sa personnalité. « J’ai ensuite découvert la fiscalité avec ma belle-famille qui avait un cabinet d’assurances, précise-t-elle. Je voulais comprendre le fonctionnement. » Elle a été marquée par la passion des professeures et professeurs qu’elle a rencontrés pendant ses études en fiscalité et par leur conciliation théorie-pratique. Tout au long de son cheminement universitaire, elle a appris à apprendre, à gérer des projets en simultané et à acquérir un fondement pratique.

« La finance, c’est noir ou blanc, mais avec le droit fiscal, il y a une interprétation au-delà du calcul, évoque-t-elle. Il a fallu que je gagne en flexibilité. Si je n’avais eu qu’un parcours très logique en finance, cela m’aurait peut-être empêchée d’être créative, par exemple. »

Après ses études, elle a fondé son propre cabinet de courtage et ensuite décroché un emploi à RBC. Mais, au bout d’un an, ce cadre trop protocolaire pour elle la pousse à souhaiter développer sa « signature ». « Je suis anticonformiste, exprime-t-elle. Quand tout le monde fait la même chose, je ne suis pas à ma place. Je veux aussi faire différemment et mieux. »

C’est à ce moment qu’elle a effectué ses 1ers pas dans l’univers entrepreneurial, contemplant de multiples idées, s’intéressant depuis longtemps à la nutrition, mais également aux sciences et aux neurosciences. « Mais c’est Belov qui a rassemblé mes passions », révèle-t-elle, sereine.  

Croire que tout est possible

« Je ne me souviens plus d’où cela vient, mais un jour, j’ai entendu la notion de “naïveté entrepreneuriale”, et ça me parle tellement! » s’exclame-t-elle. La 1re recette toute simple de Belov – mêlant bœuf haché, carottes, kale, échalotes, romarin, huile d’olive, graines de lin et riz brun – est devenue un standard de l’organisation en croissance. « Si on s’est rendues jusque-là, tout est possible, on ne se laisse pas heurter par des limites », explique la jeune entrepreneure qui est fière de faire rayonner les femmes en affaires.

La recette pour être heureuse, personne ne la connaît, mais Laurie Gauthier s’en approche certainement en ayant savamment mélangé son intérêt pour les finances, le droit fiscal, l’entrepreneuriat et la santé des bébés.